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Estela López Solís ou les mots lumineux du bonheur

Artiste de Lanterne de bonheur pour Rivières de Lumières 2020


Un article d'Alberto Quero

Cet article fait partie d'une série d'écritures soigneusement choisies et commissionnées dans le cadre de Rivières de Lumières 2020





Créatrice versatile, elle a étudié les arts visuels au Mexique où elle est née en 1978. Ses oeuvres en dessin, gravure, broderie, installation et vidéo impliquent des processus de création relationnels et performatifs. Son travail a été soutenu par plusieurs institutions culturelles au Canada, en France, à Cuba et au Mexique, des pays où elle a exposé ses oeuvres. Ses dessins font partie de plusieurs publications, notamment le roman Wigrum de Daniel Canty. Membre de divers centres d’artistes autogérés du Québec, elle vit et travaille en Estrie.


Invitée par Rivières de Lumières à créer une des trois « lanternes de bonheur » qui guideront le public dans la recherche du Pêcheur de l’histoire proposée cette année, elle nous laisse un aperçu de ce que nous trouverons dans le déambulatoire/la promenade de 2020.


Voici des extraits de notre conversation.



Pouvez-vous décrire exactement quel type d'oeuvre vous allez présenter ?


L’oeuvre Les bonheurs est en même temps une installation et une performance qui se déploient à l’intérieur d’un local au centre-ville de Sherbrooke, évoquant la chaleureuse lueur d’une lanterne à l’échelle d’un espace architectural. Une série de phrases déployées dans l’installation porteront les voix des personnes rencontrées pour réaliser ce projet. Les bonheurs prend sa lumière dans la richesse et la complexité humaine qui brille et vibre à l’intérieur de chacune de ces personnes.


Comment avez-vous conçu cette oeuvre ?


L’idée provient d’un processus relationnel que j’ai développé avec des membres de L’Association péruvienne de l’Estrie (APE). Lors de différents types de réunions, (en personne ou virtuellement) ils ont partagé avec moi leurs histoires de vie. Nous avons cherché ensemble ce que la notion de bonheur peut signifier.


Quelle est la relation entre votre oeuvre et la consigne principale du festival ?


En sachant qu’un local commercial du centre-ville accueillerait mon oeuvre, j’ai voulu que cet espace devienne en soi-même une sorte de lanterne, habitée complètement par une lumière chaleureuse. Mes échanges avec la communauté péruvienne m’ont permis d’aller chercher ce que la notion du bonheur signifie dans le contexte de parcours de vies singuliers. Les « bonheurs » vécus par les péruviens en Estrie font partie d’une grande trame d’émotions qui traverse notre collectivité, c’est la matière qui nourrit le Pêcheur de lanternes et qui peut nous nourrir tous.


Alors on déduit que ça a impliqué une grosse recherche pour vous.


Oui. C’est la première fois que j’explore le sujet du bonheur dans mon travail, qui se penche généralement sur des émotions plus sombres, comme l’angoisse, la peur ou la tristesse. Je me demandais comment échapper aux clichés autour du bonheur, un sujet qui peut facilement être banalisé.


Quelle est l'importance d'inclure des artistes immigrants, comme vous, dans un festival qui s'adresse principalement au public québécois?


C’est important que notre collectivité considère ses immigrants comme des québécois aussi. Nous faisons partie de la vie matérielle et immatérielle de ce peuple, nous sommes tous en train d’écrire une histoire commune. C’est important que le Québec se donne les moyens d’écouter toutes les voix qui le constituent. Ceci est une richesse. En tant qu’artiste, je me sens appelée à faire apparaître, à faire entendre.




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